Il s’appelle Nicolas, mais son nom de scène, c’est Foé. Après avoir sorti premier EP remarqué en novembre 2017, ce jeune artiste de 21 ans sort un premier album très prometteur (disponible depuis le vendredi 20 avril 2018), qui devrait très vite trouver son public. Un album, intitulé "Îl", composé et peaufiné pendant un an et demi, en solitaire. "Îl, c’est un néologisme qui signifie beaucoup de choses pour moi. À la fois l’île de Robinson Crusoé, écrit par Daniel Defoe, d’où je tire mon nom de scène. Mais aussi ma chambre à Toulouse, où je me suis isolé pour écrire mes chansons", explique le jeune homme.
Véritable touche à tout, Foé est un talent à l’état pur, aussi à l’aise au piano (qu’il a découvert à l’âge de 8 ans) et à la guitare que sur des logiciels de MAO (musique assistée par ordinateur), il se démarque avant tout par un instrument exceptionnel : sa voix, brute, grave, sensuelle.
Son parcours est d’abord celui d’un garçon sans histoire : il apprend la musique au conservatoire, fait ses classes au lycée Bellevue, où il passe un Bac S, puis se dirige vers un DUT génie-mécanique et production à l’université Paul Sabatier. Comme beaucoup de jeunes de son âge, Foé débute en faisant des vidéos sur Youtube. La suite s’apparente à un conte de fées:
"J’ai été repéré par un producteur, Chad Boccara, qui était intéressé par ma voix. Il m’a accompagné sur ce projet et on l’a présenté à plusieurs labels. On a finalement décidé d’aller chez Tôt ou Tard, car j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de bienveillance et de professionnalisme de leur part. C’est avec eux que j’ai voulu réaliser mon rêve."
Couvé par Tôt ou Tard, l’un des labels les plus prestigieux de France, celui de Vincent Delerm, des Toulousains de Cats on Trees, de Shaka Ponk, ou encore de Vianney, sa carrière musicale a connu un sérieux coup d’accélérateur en seulement quelques mois. Lui qui n’avait fait qu’une poignée de concerts dans des petites salles ou théâtres, s’est retrouvé propulser dans une tournée des Zéniths, pour assurer les premières parties de Vianney.
"Au départ, c’était super impressionnant. C’est une super école ! Mais au final, je trouve ça plus stressant de jouer dans une petite salle, devant moins de monde. Comme je suis myope, quand j’enlève mes lunettes, je ne vois plus grand monde. C’est surtout en sortant de scène qu’on réalise. Et puis Vianney a été bienveillant avec moi. Il m’a donné beaucoup de conseils, et chaque soir, il m’a encouragé ! Ça m’a permis de me libérer un peu plus. Aujourd’hui, c’est devenu un pote."
Depuis, la presse culturelle s’intéresse à lui, des Inrocks à France Inter en passant par France Culture ou encore Télérama et le décrit comme un digne héritier de ces aînés Stromae, Woodkid, ou Eddy de Pretto.
Dans son premier album, il chante en français (beaucoup), en anglais (un peu) et mélange les sonorités, navigant entre la chanson, le hip-hop et l’électro. Ces mélodies rythmées sont accompagnés de textes, souvent mélancoliques. Certains titres, comme Nuria (véritable pépite), Alors Lise, ou encore Coma Idyllique, retiennent l’attention dès la première équipe. "Je n’ai pas voulu écrire sur ma vie, car je suis jeune et je n’ai pas l’impression d’avoir vécu beaucoup de choses. Je me suis plutôt inspiré de la vie mon entourage", explique le jeune homme. Qui poursuit : "J’appartiens à la grande famille de la chanson française, qui va pour moi de Brel, Gainsbourg, Delerm en passant par Orelsan", poursuit Nicolas, qui explique n’avoir découvert "que très récemment la vieille chanson française", lui étant plutôt branché Red Hot Chili Peppers, ACDC, Daft Punk.
Foé, outre cet album, poursuit sa route sur les scènes de France, ce printemps et cet été. Il sera notamment le 9 juin 2018 à l’Accor Hotels Arena (pour la première partie de Vianney) et aux Francofolies de La Rochelle le 11 juillet 2018. Tout va très vite pour le jeune chanteur, qui essaie de ne pas se prendre la tête : "J’essaie de profiter un maximum, même si je ne me rends pas vraiment compte de tout ce qu’il m’arrive. S’il y a encore deux ans, quelqu’un m’avait dit que je ferai toutes ces scènes, je ne l’aurais pas cru".
Pour le revoir à Toulouse (où il a joué en février dernier à l’occasion des Curiosités du Bikini), il faudra donc patienter un peu.
"Je rêve de remplir le Zénith de Toulouse, ou le Bikini. Quand je vois le parcours de Bigflo & Oli, même si je ne les connais pas, ça me fait plaisir que des Toulousains aient réussi à percer. J’espère faire partie de la prochaine génération !" , conclut le jeune homme.
En vidéo ci-dessous --> Foé - Bouquet de pleurs