La musique française prix d'excellence à l'export

Depuis quelques années, la vigueur de la production locale associée aux talents de nos artistes font de la France le premier pays exportateur de musique d'Europe continentale. Récemment, Christine & The Queens, Zaz, Woodkid, The Avener, Ibrahim Maalouf, Lili Wood & The Prick, Justice , Yaël Naïm, et bien d'autres ont connu des résultats exceptionnels hors de France. D'autres, comme David Guetta ou Daft Punk ont acquis depuis longtemps le statut de stars internationales. Les explications de cette situation se trouvent aussi dans le soutien des pouvoirs publics aux productions locales. Dix ans après sa mise en place, le crédit d'impôt à la production phonographique a permis aux quelques sociétés indépendantes françaises ayant échappé à la crise de se renforcer en ressources humaines et en moyens financiers au service de leurs productions, tandis que leurs consoeurs européennes, UK exclu, se battaient pour rester à la surface.
 
Le développement international est devenu une réalité économique de taille pour la filière musicale : artistes, auteurs, producteurs, entrepreneurs de spectacle vivant, éditeurs, l'ensemble affichant un chiffre d'affaires global de 602 millions d'euros en 2015.
 
Mais la fluidité du marché de la musique en ligne permettant réciproquement aux productions internationales d'occuper notre propre espace, les opérateurs français doivent disposer de toutes les armes pour résister. Pour permettre aux producteurs (musique enregistrée et spectacle vivant) d'accroître leurs investissements à l'export et de résister à la concurrence internationale, il convient préalablement de créer les conditions propres à l'amélioration de leur assise sur leur marché domestique. Pour ce faire, les professionnels attendent des pouvoirs publics qu'ils renforcent tous les mécanismes incitatifs à la production pour atteindre ce double objectif.
 
Les enjeux sont considérables. Depuis des décennies, le cinéma bénéficie de toute une série d'aides ayant permis au secteur de résister aux blockbusters américains. Le monde entier envie notre exception culturelle. C'est ce modèle vertueux que les pouvoirs publics ont transposé pour partie dans le domaine de la production musicale avec la mise en place en 2006 d'un crédit d'impôt en faveur des nouveaux talents pour la musique enregistrée et l'an dernier d'un crédit d'impôt pour le spectacle vivant musical. En renforçant de façon significative ces 2 dispositifs et en développant les aides à l'export, les professionnels estiment que notre industrie pourrait augmenter substantiellement son activité hors de nos frontières et créer nombre d'emplois directement ou indirectement affectés aux exploitations internationales, l'impact positif du renforcement de ces dispositifs pour le budget de l'Etat ne faisant aucun doute en termes de TVA et de cotisations sociales.
 
Dans un même élan, la mise en oeuvre de mesures favorisant la diversité des productions en matière de diffusions radiophoniques est un enjeu majeur. Si le maintien d'un quota de diffusion d'oeuvres francophones reste un impératif absolu, l'assouplissement de certains cadres pourrait être salutaire s'il est accompagné d'un effort réel en matière de diversité de diffusions d'oeuvres locales. Là encore, la construction d'un succès dans le pays d'origine par l'accès aux playlist des radios musicales est un précieux préalable à toute ambition internationale. L'émergence de « champions » français de la production n'est possible qu'en étroite collaboration avec les diffuseurs.
 
L'heure est venue pour les acteurs du secteur et les pouvoirs publics de tout faire pour que les productions contribuent du mieux possible au rayonnement de la France.