Le label de musique français Naïve était en redressement judiciaire depuis le printemps 2016 et attendait le verdict du tribunal de commerce de Paris. Ce dernier est tombé ce mercredi 24 août, entérinant l’offre de reprise par une autre entreprise française, Believe Digital. Cette dernière s’est imposée en dix ans comme le leader mondial, chez les indépendants, de la distribution de musique auprès des plateformes de streaming et de téléchargements. Comme l’explique le communiqué publié par Naïve, l’offre de reprise avait été validée par les salariés eux-mêmes. Dans le détail, Believe Digital, dont l’activité consiste à vendre aux plateformes de streaming et de téléchargement la musique d’une myriade de labels, reprend à son compte les activités de production et d’édition musicale du label fondé en 1997 par Patrick Zelnik, Gilles Paires et Eric Tong Cuong.
Ceci inclut notamment la gestion du catalogue, qui comprend des artistes aussi variés que Baptiste Trotignon, Laurence Equilbey, Hadouk Trio, Jeanne Added, M83 ou encore Benjamin Biolay (désormais passé chez Universal). La reprise des activités du label s’accompagne de celle de 23 salariés, sur les 45 que compte Naïve.
Le rachat s’est négocié autour de 10 millions d’euros, déclare-t-on chez Believe. La somme se décompose comme suit: 8 millions pour les actifs physiques (master originaux des artistes) et deux millions pour les royalties, c’est à dire le pourcentage touché par les artistes sur leurs ventes d’albums.
En difficulté depuis de nombreux mois, Naïve aurait ainsi omis de payer ces royalties aux artistes de son catalogue depuis le dernier semestre 2015, explique t-on chez son repreneur. Avec cette opération, Believe Digital, qui emploie 390 salariés dans 30 pays (dont 140 employés à Paris), réalise 85% de son activité à l’étranger, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Son catalogue global comporte désormais plus de 250 000 artistes.