Giuseppe Mustacchi aka Georges Moustaki est né le 3 mai 1934 à Alexandrie en Egypte, de parents juifs grecs de langue judeo-italienne originaires de l’île de Corfou. Georges Moustaki grandit dans un environnement multiculturel (juif, grec, turc, italien, arabe, français) et se passionne vite pour la littérature et la chanson française. Le Prix Georges Moustaki a été fondé en 2011 par Thierry Cadet et Matthias Vincenot. Il récompense l’artiste indépendant et/ou autoproduit de l’année, pour les auteurs, compositeurs et interprètes (ou groupes) sans distinction de style.
Au-delà des divers retombées médias, l’an dernier, la finale a porté ses fruits notamment pour deux formations : Askehoug (Prix du Jury 2013) dans un premier temps, qui grâce au Prix Moustaki, a signé un contrat avec Kalagan, tourneur chez Ulysse Productions, et a réalisé (et réalise encore) de nombreuses premières parties de Barcella (le parrain 2013). Quant au duo 3 Minutes sur Mer (Prix du Public 2013), il a été choisi par Melissmell (présente dans la salle le soir de la finale) pour réaliser sa première partie au Café de la Danse, Govrache (Prix du Public 2014) par Grand Corps Malade pour ouvrir son Festi’Val de Marne. D’autres ont été approchés par des directeurs artistiques.
Le 26 février prochain à 20h, au Centre Malesherbes de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), aura lieu la 5ème édition du Prix Georges Moustaki (entrée libre). Les 7 finalistes qui se produiront en live le 26 février 2015 à La Sorbonne (Paris) lors d’une finale présidée par Rose et parrainée par Archimède.
Un jury de professionnels désigne le Prix Georges Moustaki. Georges Moustaki en aura été le Président d’honneur sur les trois premières éditions.
Le Prix Georges Moustaki est organisé avec l’association Poésie et Chanson Sorbonne, avec le soutien de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et de son service culturel, et La Scène du Balcon, dans le cadre d’ « Une Saison de lecture dans le 2e arrondissement de Paris », avec le soutien de la Mairie du 2e, de la Ville de Paris et de la Région Ile de France.
Les explications de Matthias Vincenot, cofondateur du Prix Moustaki.
Le Prix Moustaki en est à sa cinquième édition. Dans quelles circonstances a-t-il vu le jour ?
Matthias Vincenot: Thierry Cadet et moi-même, qui l’avons créé, souhaitions récompenser l’indépendance et l’autoproduction en chanson, car notre sentiment en 2010 était que ce secteur manquait de reconnaissance et avait besoin d’une mise en avant. Ce prix, qui est doté de récompenses pour le prix du jury et le prix du public, s’intéresse aux musiciens déjà professionnels, puisque les artistes que nous départageons ont déjà un vrai travail de production à proposer, pas seulement une maquette. La règle est simple : les candidats ne doivent pas compter plus de deux albums ou trois EP (disques de 5 titres) à leur actif.
Georges Moustaki, jusqu’à son décès en mai 2013, était-il associé à ce prix ?
Matthias Vincenot: Par son caractère et la façon dont il a mené sa carrière, il nous paraissait emblématique de l’esprit d’indépendance qui devait caractériser le prix. Nous sommes donc allés le trouver et il a accepté immédiatement. Il était malade, ce qui l’empêchait d’assister aux finales, mais il suivait les délibérations avec attention, sans divulguer son choix pour ne pas influencer le jury. En revanche il livrait ses commentaires une fois la soirée passée. Et souvent, en découvrant les demi-finalistes ou les finalistes, il avait ce mot: c’est un bon cru!
Cette appréciation positive peut-elle toujours être émise en 2015 ?
Matthias Vincenot: Certainement! Malgré les difficultés que connaissent les artistes, la qualité globale s’élève chaque année. De plus en plus de candidats dont nous ne connaissions même pas le nom proposent des projets accomplis. En 2015, pour sélectionner 22 demi-finalistes, le jury a dû faire son choix parmi près de 90 projets très valables, sur les plus de 200 reçus. Les années précédentes, ce premier "écrémage" se limitait à une quarantaine de bons projets. Le prix Georges Moustaki offre un beau démenti au prétendu déclin de la chanson française…
Est-il difficile d’exister pour un prix comme celui-ci ?
Matthias Vincenot: Son existence a été menacée cette année puisque ni la mairie de Paris, ni la région, ni la Sacem ou le Fonds pour la création musicale (FCM) ne nous ont soutenus. Heureusement, le Festival de Marne, l’association Catalyse et Sorbonne Université ont permis de rassembler de quoi subvenir aux coûts incontournables, notamment le transport et l’accueil des finalistes à la soirée de finale. Mais tout reste très fragile pour l’an prochain. Or cette soirée a du sens, les finalistes jouent devant un public et de nombreux professionnels dont la présence peut se révéler décisive. D’anciens lauréats, au-delà des dotations, se sont vus ouvrir des portes. Ils se retrouvent programmés, accompagnés, des articles leur sont consacrés…
Le public remettra aussi un prix le soir de la finale, le 26 février… ?
Matthias Vincenot: Il est déjà possible de se rendre sur le site du prix Moustaki, pour découvrir les sept finalistes et désigner celle ou celui de son choix. Elles et ils s’appellent Cyprès, Laurie Darmon, Garance, Baptiste W. Hamon, Jules et Jo, K! et Liz van Deuq.
Les votes en ligne comptent pour 30 % du décompte total. Les 70 % restants viendront du vote de la salle le soir de la finale. Ceci afin de ne pas favoriser les artistes qui auraient au départ le fan-club le plus actif, et pour valoriser la performance scénique des candidats.
En image: Georges Moustaki et les finalistes 2015