Bénabar aime les mots et ne se privera jamais de jouer avec eux. Le titre de ce nouvel album, Le Début de la suite, l’illustre à merveille. Puisque vingt ans de chansons ont passé, déjà, il préfère l’idée d’un nouveau début à celle d’une simple suite. "Cette formule, c’est ce que j’ai ressenti à la période à laquelle j’ai écrit les chansons. Il y a un climat social qui est difficile, dont il faut tenir compte. On est un peu une éponge quand on écrit. Mon constat, c’est qu’il faut être lucide, mais aussi qu’il faut aller de l’avant, s’autotirer vers le haut, sans complaisance. Ce n’est pas une leçon que je donne, mais un message que je m’adresse d’abord à moi-même".
Dans le premier single extrait du disque, Feu de joie, Bénabar invite à jeter au bûcher les mauvais souvenirs. Dans Le Destin, il incite à se prendre en main plutôt qu’à subir le cours des événements. Des messages résolument optimistes. Après tout, à quoi servirait le contraire ?!
L’artiste a trouvé son créneau dans la variété heureuse, avec des mots simples pour chanter le quotidien et l’intemporel. Sans tomber dans la facilité ni la simplicité. "Ce disque s’inscrit dans la continuité des précédents, en allant vers l’avenir", explique-t-il. Sa plume a accouché de nouveaux portraits tantôt touchants (La Petite Vendeuse, Le Jeune Vigile), tantôt drôles ou ironiques (Marathonien, Le Complexe du sédentaire). Elle nous touche au cœur avec Les Chevaliers sans armure, dédié aux enfants héros des hôpitaux. Elle renvoie le chanteur à l’autocritique de ses débuts dans On jouait fort. Un vent de nostalgie parcourt brièvement le disque. Pour un instant seulement…
Car si Le Début de la suite est plus que le début d’une réussite, c’est aussi grâce aux arrangements folk et électro de Mark Daumail, du groupe Cocoon. "Musicalement, je ne savais pas précisément ce que je voulais, mais j’avais une idée précise de ce que je ne voulais pas ! sourit Bénabar. J’avais eu le sentiment de finir un cycle avec l’album précédent. Je ne voulais pas refaire la même chose. Pas tricher. Mark Daumail a su apporter la coloration que j’attendais". Place maintenant à la suite de la suite !
En vidéo ci-dessous --> Bénabar - Le jeune vigile